En diversifiant les sources d’énergie pour les transports, il est possible de réduire la dépendance aux combustibles fossiles, diminuer les émissions de gaz à effet de serre et favoriser l’inclusion sociale. En effet, les différentes for- mes de mobilité, qu’elles soient légères ou lourdes, ne répondent pas toutes aux mêmes besoins, ce qui plaide en faveur d’un mix énergétique adapté :
- La mobilité légère inclut les vélos, les trottinettes électriques et les scooters, adaptés aux déplacements urbains de courte distance. Ces modes de transport, lorsqu’ils sont alimentés par des énergies renouvelables, offrent une alternative propre et efficace aux véhicules motorisés traditionnels, réduisant la congestion urbaine et améliorant la qualité de l’air. Par exemple, les vélos électriques peuvent être utilisés pour les trajets domicile – travail, tandis que les trottinettes électriques sont idéales pour les déplacements de dernière minute en ville.
- Une incitation forte au développement des véhicules électriques pour les déplacements péri-urbains, alimentés par des sources d’énergie renouvelable et propre, représentent une alternative écologique aux véhicules à combustion interne. Le développement des infrastructures de recharge est incontournable, notamment dans les zones rurales et les quartiers défavorisés, pour améliorer l’accessibilité et l’adoption de véhicules électriques. Les incitations financières, telles que les subventions à l’achat de véhicules électriques et les avantages fiscaux, sont nécessaires pour rendre ces technologies plus abordables pour les ménages à faible revenu.
- La mobilité lourde, quant à elle, englobe les bus, les camions et les trains. Au regard des objectifs de décarbonation européen, la France aura besoin de s’appuyer sur toutes les énergies vertueuses disponibles. Les acteurs du transport de voyageurs et de marchandises souhaitent avoir la latitude de recourir à un mix d’énergies alternatives pour se décarboner. Les collectivités, acteurs majeurs de la décarbonation des transports, seront confrontées à des coûts difficilement supportables si elles doivent s’orienter exclusivement vers des solutions électriques ou hydrogène. En effet, concernant l’électrification par un système à batteries, les transporteurs, qui subissent déjà de fortes contraintes économiques, devront relever un défi techniques (autonomie, technologie, recharge) autant qu’économique (coût à l’achat). Quant aux véhicules qui utilisent de l’hydrogène pour produire l’électricité nécessaire à leur mobilité, ils n’émettent que de la vapeur d’eau, ce qui en fait une solution de transport propre et efficace. Cependant, cette technologie encore émergente doit relever certains défis comme le coût élevé de production de l’hydrogène décarboné, les infrastructures de ravitaillement limitées et la
nécessité de développer des technologies de stockage et de distribution efficaces. Ainsi, pour attendre un mix-énergétique de la mobilité lourde accessible au plus grand nombre, il faut inclure des biocarburants produits à partir de matières organiques renouvelables. Parmi eux, le bioGNV (Gaz Naturel pour Véhicules) se pré- sente comme une alternative doublement intéressante. Il se distingue par ses atouts écologiques et économiques. Ecologiques, parce que le bioGNV est obtenu par la méthanisation de déchets organiques, réduisant significativement les émissions de CO2, avec un impact direct sur l’amélioration de la qualité de l’air. Economiques parce que la production locale de bioGNV est potentiellement génératrice d’emplois, véritable stimulant de l’économie locale.
En conclusion, le mix-énergétique, combinant diverses sources d’énergie renouvelable et intégrant des technologies avancées, constitue une réponse équilibrée aux enjeux d’une mobilité inclusive et durable. En réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en améliorant l’accessibilité et en soutenant l’économie locale, il contribue à la création d’un système de transport plus équitable et respectueux de l’environnement. Malgré un règlement CO2 qui sera revu prochainement, l’Europe et la France auront besoin de toutes les technologies vertueuses pour atteindre les ambitions environnementales. Le bioGNV y a toute sa place pour les mobilités lourdes. Par Alexandre Guerra, délégué territorial GRDF.